Le corps du Christ, pain de vie
C’est aujourd’hui une fête solennelle, une fête au cours de laquelle nous revivons la première Eucharistie au soir du Jeudi Saint : c’est la fête du corps et du sang du Christ, la fête du saint Sacrement, la fête de Dieu.
À travers un acte public et solennel, nous glorifions et nous adorons le Pain et le Vin qui sont devenus le Corps véritable et le Sang véritable du Christ Rédempteur. La veille de sa Passion, au cours du dernier repas avec ses disciples, Jésus prit le pain entre ses mains et, l’ayant béni, il le rompit et le leur donna en disant: « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit: « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24).
Toute l’histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles.
Comme signe de sa présence parmi nous, Jésus a choisi le pain et le vin. Il se donne entièrement. La prière à travers laquelle l’Église, au cours de la liturgie de la messe, offre ce pain à Dieu, le qualifie de fruit de la terre et du travail des hommes.
Ce pain, fruit du travail des hommes et fruit de la terre, est un don du Ciel. Le fait que la terre porte du fruit n’est pas seulement un mérite à nous ; étant donné que seul Dieu, créateur du monde, pouvait lui accorder la fertilité
Source de l’image → Mouvement Eucharistique des Jeunes : fête du Saint Sacrement
Nous pouvons ainsi affirmer que le pain est fruit de la terre et du ciel. Il suppose la synergie des forces de la terreet des dons d’en-haut, c’est-à-dire du soleil et de la pluie. Nous ne pouvons pas non plus produire seuls l’eau, dont nous avons besoin pour préparer le pain.
Alors, en observant de plus près, ce petit morceau d’Hostie, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création. Ainsi, nous commençons à comprendre pourquoi Jésus choisit ce morceau de pain comme son signe.
» Moi, Jésus, Je suis le pain vivant qui est descendu du Ciel « (Jn 6,51)
C’est donc un pain qui nous interroge sur la nature de notre faim. Qu’est-ce que vivre pour moi ? Si je n’ai pas envie de recevoir Jésus, le pain vivant descendu du ciel, quel type d’anémie me guette ? De quoi est-ce que je me nourris ? D’avoir ? De jouir ? De consommer ? Quels sont mes appétits spontanés et élémentaires ?
Jésus résume tout ce qu’il vient de dire en affirmant que c’est lui-même qui est ce pain vivant et par conséquent vivifiant, puisqu’il fait vivre éternellement ceux qui se l’approprient par la foi et par une communion vivante avec lui : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous »
Jésus nous confirme, par une déclaration positive, la pensée qu’il a exprimée négativement. Comme il est lui-même la vie, celui qui mange sa chair et boit son sang, et s’approprie ainsi sa personne, tout son être, par une communion intime et vivante avec lui, a, dès ce moment, une vie impérissable, la vie éternelle.
En cette fête du Corps et du sang du Christ, nous regardons surtout le signe du pain. Celui-ci nous rappelle également le pèlerinage d’Israël au cours des quarante années passées dans le désert.
Le saint Sacrement est notre manne à travers laquelle Jésus nous nourrit ; il est véritablement le pain du ciel à travers lequel Il se donne lui-même.
Au cours de cette messe, prions le Seigneur d’intensifier notre foi dans l’Eucharistie qui nous fait communier au corps du Christ. Que notre communion à son corps et à son sang fortifie notre fidélité à l’Évangile et rendent plus vivants nos liens fraternels.
Amen